« Certains disques fascinent, possèdent un « je-ne-sais-quoi » de troublant qui les distingue des autres.

C’est le cas de « Reflets ». On y entend des musiciens totalement en phase avec les compositions que le saxophoniste leur fait jouer. Des thèmes simples, mais qu’ils parviennent à magnifier par la beauté de leurs chorus, la justesse de leurs interventions.
Enregistré sans piano, mais déjà avec Michael Felberbaum, Marc Buronfosse et Luc Isenmann, « First Step », le premier opus de Michel, séduisait déjà par sa cohérence musicale.

La cohésion du groupe est tout aussi évidente dans ce nouvel album en quintette, mais un troisième instrument mélodique apporte une dimension poétique considérable. Marc Copland joue un piano qui ne ressemble à aucun autre. Son recours brumeux à ses notes, modifie leur résonance, leur confère un éclat, un scintillement unique.

Dans Reflets, basé sur une série dodécaphonique, de légères vibrations sonores les diffractent. Le pianiste est tout aussi enthousiasmant dans La Mort n’existe pas, longue et fascinante composition que berce un soprano rêveur, et dans 328 qui conclut magnifiquement l’album. S’il complète idéalement la formation, Michel El Malem reste maître d’oeuvre de ce projet ambitieux. La guitare fut longtemps son seul instrument et son phrasé en garde la mémoire. Possédant un son épais et chaleureux aussi bien au ténor qu’au soprano, il ne cherche pas à jouer trop de notes, mais préfère les aérer, rendre transparentes ses lignes mélodiques.

Pour lui, la musique et le jeu collectif passent au premier plan. Portés par une contrebasse et une batterie complices, piano, saxophone et guitare dialoguent et improvisent de façon exemplaire. »

Pierre de Chocqueuse

Source : Jazz Magazine – Décembre 2011


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